2018/07/20

L'únic setmanari en llengua occitana anuncia que tanca


L’Ofici Public de la Lenga Occitana (ÒPLO) ha decidit retirar les subvencions a Vistedit, l'editora de 'La Setmana' just al moment que la societat passava per una situació financera força complicada. Vistedit també publica les revistes infantil i juvenil Papagai i Plumalhon. Amb la mort de 'La Setmana', 23 anys després de començar a publicar-se, l'occità queda orfe de publicacions en paper de caràcter genèric i s'aferra a les revistes mensuals i a internet.

A les Valls Occitanes Italianes, les Valadas, 'Ousitanio Vivo', fundat l'any 1974, també ha perdut la seva ajuda per part de la regió del Piemont i el mensual està amenaçat de tancament.

Carta de comiat de 'La Setmana' :

21 ans à travailler pour la langue occitane.
Cette langue occitane dont je ne savais rien. Je l’avais vaguement entendue, chantée, dansée, à l’école primaire, comme beaucoup d’enfants en Béarn et puis plus rien.
Et un jour en 1995, dans l’imprimerie dans laquelle je travaillais, une rencontre. Une rencontre avec La Setmana, et Plumalhon que David Grosclaude nous confie pour l’impression. Cette langue que très peu de gens parlent autour de moi je la retrouve aussi au bout de la rue où j’ai grandi à Lescar, avec cette école Calandreta qui vient d’ouvrir. J’en serai la vice-présidente pendant 3 ans. Ma fille y suivra sa scolarité, ainsi qu’au Collègi Calandreta de Pau. En 1997, je rencontre de nouveau David Grosclaude.
La langue occitane était encore sur mon chemin, c’est évident nous devions faire connaissance. Il a ce pari fou : d’éditer un hebdomadaire et des revues pour les enfants tout en occitan. Ainsi commence l’aventure. Entrée à Vistedit pour 2 mois, l’aventure durera 21 ans. Le pari, je crois, est plutôt réussi.
21 ans à travailler pour la langue occitane. Cette langue qui n’est pas ma langue maternelle. Non, la mienne, le kabyle, mes parents ont choisi de ne pas me la transmettre, enfant d’immigrés il fallait s’intégrer. Alors au quotidien, je vais entendre, lire, écrire cette langue d’adoption, que je vais essayer de m’approprier. Certainement pour remplacer celle de ma mère, qui me manque au fond de moi.
21 ans à travailler au quotidien à faire de mon mieux, pour que cette langue existe, pour qu’elle soit transmise, lue et écrite par des « calandrons ». Mais également, par toute une jeune génération, qui est l’avenir de cette langue.
21 ans à travailler pour la langue occitane dans les médias avec ses difficultés, ses embûches, au combien nombreuses, ses problèmes, ses variétés dialectales. Des années à travailler à la création d’une fédération pour les médias, la Fimoc. Merci à Lauriane Tresserre, directrice, récemment licenciée également, de nous avoir aidés, accompagnés, soutenu pendant 10 ans. Merci à mes collègues qui ont partagé cette aventure et relevé le pari. Merci pour leur engagement, leur courage et leur ténacité.
21 ans à persister, et se renforcer grâce aux encouragements, aux soutiens, merci à tous ceux qui ont écrit bénévolement pour Vistedit. Merci aux fidèles abonnés qui nous ont fait confiance.
21 ans à supporter aussi des critiques, souvent gratuites, parfois blessantes. « C’est trop ceci, pas assez cela… Ce serait mieux comme ci… il faudrait faire comme cela… » Bon il est normal de recevoir des critiques, mais je mets quiconque au défi de relever le même pari.
21 ans d’engagement pour cette langue occitane, malmenée par nos dirigeants et certains élus. Malmenée, parfois par les occitans et les occitanistes eux-mêmes. Ces élus qui « assument » comme je l’ai entendu, leur choix. Après avoir fait preuve de mépris vis-à-vis de Vistedit, j’espère que ces mêmes élus ont derrière la tête un beau projet, pour la transmission de langue. Je ne suis pas certaine qu’ils aient compris réellement leur rôle. Ma pensée va à Joan Moreu, pour qui j’avais le plus grand respect, qui s’est battu pour la création de l’Oplo, et qui malheureusement nous a quittés trop tôt. Je suis convaincue qu’avec lui, à la tête de cet office, la suite de l’histoire aurait été tout autre. Et afin de ne pas avoir d’amerture, je veux garder l’image d’un petit calandron, Merlin, qui feuilletait longuement les livres et les revues devant notre stand.
Aujourd’hui l’aventure Vistedit s’arrête. Je sais que je vais encore faire vivre cette langue occitane par le biais de la danse traditionnelle, qui me passionne et le chant que j’aime à écouter. L’écrire et la parler me sera, je crois difficile.
Et comme disait mon père, venu de Kabylie, lui qui aurait tant voulu apprendre cette langue, il en savait quand même quelques mots :
Adishatz monde !

Brigitte Bouncer, gérante de Vistedit société de presse en occitan, qui est dans l’obligation de déposer son bilan
Jeudi 19 juillet 2018

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